Aujourd’hui dans Eurotrend, direction Venise où le carnaval bat son plein.
Pendant une dizaine de jours la ville change de visage -c’est le cas de le dire puisqu’à cette période de l’année tout le monde ou presque joue le jeu et porte un masque pour honorer cette tradition qui remonterait au XIIIe siècle.
L’habit ne fait pas le moine
À cette époque-là le carnaval était bien plus qu’une fête. Il endossait une réelle fonction politique puisqu’il permettait l’espace de quelques semaines d’abolir les contraintes sociales.
Comment ? Grâce au vêtement ou plutôt grâce au costume qui garantissait à chacun l’anonymat et qui permettait de remettre les nobles et le peuple sur un pied d’égalité.
Endosser les vêtements d’un autre, c’était littéralement se glisser dans la peau d’un autre et adopter ainsi une autre démarche, un autre comportement. On va même parfois jusqu’à dire que le carnaval de Venise était une période de sursaut démocratique, chacun étant ainsi libre de dire et médire, de critiquer, de se moquer, de se comporter comme il l’entendait sans courir le risque d’être sanctionné.
Une fois costumé on devient quelqu’un d’autre, libre de toute responsabilité.
Alors on imagine le désordre que cela pouvait provoquer. D’ailleurs dès la fin du XVIIIe siècle, Napoléon Bonaparte qui envahit la Vénétie interdit de se costumer pendant le carnaval pour justement prévenir les troubles politiques que pourrait provoquer cette pratique.
Bon heureusement depuis, le carnaval a repris ses droits à Venise et on peut donc se costumer comme on l’entend.
Même si finalement ce sont bien souvent les mêmes personnages qui sont représentés.
Les costumes les plus appréciés
Les costumes traditionnels sont ceux qui remportent chaque année un franc succès. Des costumes inspirés de la Commedia dell’Arte. On connaît Pierrot, Polichinelle, Colombine, et bien sûr Arlequin dont l’habit rapiécé de plusieurs bouts de tissus multicolores est censé évoquer la pauvreté.
Deux autres costumes sont également très appréciés. Le « gnaga », personnage vêtu d’une robe et masqué d’une tête de chat. Selon la tradition baroque les hommes qui souhaitaient se travestir en femmes endossaient ce costume. Et enfin le docteur de la peste, cet impressionnant personnage tout de noir vêtu masqué d’une tête d’oiseau. En fait il s’agit du vêtement traditionnel inventé en 1619 par Charles de Lormes, le premier médecin de Louis 13, pour protéger les médecins qui soignaient les malades.
Des costumes qui seront cette année encore récompensés…
Chaque année, les plus beaux costumes sont mis en compétition à l’occasion de divers concours organisés pendant toute la période du carnaval de Venise qui s’achèvera le 5 mars cette année.
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