Aujourd’hui on mixe mode et réseaux sociaux puisqu’on va se pencher sur l’influence d’Instagram.
Cinquième réseau social au monde derrière Facebook, Youtube, WhatsApp, Messenger et WeChat, Instagram est devenu en une dizaine d’années un incontournable sur Internet.
On y partage ses photos et on y poste de mini-vidéos – qu’on appelle des « insta-stories » pour raconter un peu notre vie : comment on s’habille aujourd’hui, ce qu’on s’apprête à manger, où on va faire la fête ce soir etc… Le tout s’accompagne bien sûr de hashtags et de photos retouchées ce qui n’est pas sans créer des problèmes éthiques…
En fait, beaucoup d’utilisateurs se plaignent d’une réalité qui serait largement embellie et donc déformée par des posts tous plus beaux les uns que les autres.
En réalité Instagram marche exactement comme un média.
Les médias ont une ligne éditoriale à respecter et les « instagrammeurs » ont une ligne esthétique à suivre.
Le réseau social s’est professionnalisé comme cela s’était déjà fait auparavant avec la plateforme Youtube.
Il faut dire que l’enjeu est à la hauteur de l’engouement pour ce réseau. Instagram en chiffres c’est 1 milliard d’utilisateurs actifs par mois et presque autant de comptes, 500 millions d’utilisateurs actifs par jour. Ca en fait des photos postées en 24h !
Les marques l’ont bien compris, elles sponsorisent certaines photos sur lesquelles apparaissent leurs produits. Et grâce aux « instagrammeurs », ceux qui ont fait d’instagram leur métier, elles réussissent à toucher un maximum de personnes cibles. Chacun y trouve son compte puisqu’au passage les instagrammeurs touchent de l’argent. Et j’ai envie de dire tant mieux ! On n’imagine pas le travail qu’il y a souvent derrière une photo.
Mais c’est un système un peu pervers. Comme on veut apparaître sous son meilleur jour, on n’ose pas forcément poster n’importe quoi, on fait attention à tous les moindres détails : l’exposition à la lumière, le fond, les passants, la perspective… On se met souvent dans des situations « instagrammable », car oui le mot est de plus en plus utilisé.
Par exemple, la mode depuis quelques années est de se prendre en photo dans des champs de fleurs, ou à table en train de boire un beau café – sans vraiment se préoccuper du fait qu’il sera bon ou pas d’ailleurs.
Pour ceux qui prennent ça au sérieux – et je sais de quoi je parle- c’est devenu une véritable course. Une course vers le toujours plus parfait. Tout le monde mange des toast à l’avocat, boit des smoothies et des green juice, tout le monde s’habille pareil, fréquente les mêmes endroits et finit par poster le même type de photos. Les feeds des comptes se ressemblent tous pour correspondre à une « norme esthétique » dans l’espoir de générer un maximum de like.
Alors c’est vrai, ça donne de très belles photos. C’est super agréable à regarder. Mais on est souvent bien loin de la spontanéité à laquelle on veut faire croire.
Pour preuve, les influenceurs les plus pointus font appel à des professionnels pour se faire photographier dans des situations faussement improvisées et bien souvent, tout est parfaitement étudié.
On comprend que ça puisse lasser les utilisateurs !
Lasser à tel point que la tendance est en train de s’inverser. Une nouvelle vague de posts #sansfiltre déferle sur la plateforme, de plus en plus postent des photos non apprêtées, bref des photos naturelles et plus spontanées. Ca fait du bien de revenir à ce qu’est à la base Instagram : un réseau de partage où tout le monde peut se montrer tel qu’il est.
Bon, de là à ce que la tendance s’inverse il faudra surement attendre un peu. Parce qu’Instagram c’est aussi un fabuleux outil de communication. Et ça, les personnalités politiques l’on bien compris.
Même les grandes figures européennes s’y sont mises : Jean-Claude Juncker, Antonio Tajani, Angela Merkel, Emmanuel Macron.. et je décerne la palme du compte le plus politico-instagrammable à Donald Tusk. Allez y faire un tour ça vaut le coup d’oeil !
Pour plus de mode et de tendances, rendez-vous tous les jeudis matin à 8h10 dans Euro-Trend sur Euradio / https://euradio.fr)