L’histoire du costume-cravate

Le costume c’est LA tenue de référence pour tout homme politique qui se respecte.

Dans les sphères politiques, tout le monde est habillé pareil : un ensemble coordonné veste-pantalon porté sur une chemise. Seule distinction possible, le choix de la couleur. Il y a bien sûr le noir, classique et efficace, le bleu marine qui est  très solennel, et le gris qui reste élégant tout en sobriété. 

On peut le dire, nos personnalités politiques ne sont pas très originales question vestimentaire. On aurait pourtant tort de leur en vouloir car elles sont tout simplement contraintes par le poids d’une histoire commune, celle du fameux « costard-cravate », qui remonte au 16e siècle. 

À l’époque, le temps est aux grandes découvertes et on aime habiller ses tenues d’ornements précieux et « exotiques ». 

Les costumes se parent alors de perles, de joyaux sertis, de dentelles compliquées, de soieries filées d’or et d’argent – le brocart. 

Comme quoi, le bling-bling ne date pas d’hier. Sauf que déjà le look rideau/tapisserie ne fait pas l’unanimité et il y a même des lois qui sont érigées pour justement limiter l’ostentation des étoffes. 

Charles Quint sera l’un des premiers à porter du noir, gage de sobriété. Une mode très suivie par la suite et qui s’impose définitivement en Europe à l’ère victorienne alors que la reine Victoria perd son mari le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. 

Une histoire européenne

Le costume s’est donc « taillé » au fil de l’histoire et au grès de plusieurs influences. Des influences espagnoles aux influences britanniques, en passant bien sûr par des influences françaises…

Petit retour en arrière donc, pour évoquer la Révolution française qui a aussi clairement révolutionné le monde de la mode : 1789 signe la fin définitive du culte de l’apparat au profit d’une mode simple et confortable. 

On laisse le queue de pie au placard, on le remplace par une veste courte, beaucoup plus pratique pour monter à cheval, et on taille désormais le costume dans la même étoffe pour des raisons économiques. 

Aux XIXe et XXe siècles, le costume devient l’uniforme du citoyen lambda, et se propage même au vestiaire féminin dans les années 1960 grâce à Yves Saint-Laurent qui fait du tailleur pantalon une pièce mixte. 

Voilà pourquoi nos hommes et nos femmes politiques portent aujourd’hui le costume, avec pour seuls ornements désormais valables : la cravate ou le noeud papillon. 

Cravate ou noeud pap’ ?  

Le port de l’un ou l’autre dépend des circonstances. La cravate est généralement appréciée de jour, là où le noeud papillon est réservé aux tenues de soirées, ou aux occasions spéciales. Jusque là rien de bien nouveau. 

Petit point historique : la cravate fait partie des incontournables du vestiaire masculin et a été introduite sous Louis XIII. Celui-ci avait engagé un régiment de soldats croates qui portaient un foulard noué autour du cou. D’où « la cravate » dont le mot est directement dérivé du mot « croate ». 

Cette tendance remplace jabots et collerettes en dentelle. 

Le noeud fera son apparition bien plus tard et d’ailleurs les historiens se chamaillent quant à ses origines. 

Quoiqu’il en soit il devient rapidement l’apanage de certaines professions pour des raisons évidentes. Plus court, fixé au ras du cou, il permet aux architectes et aux médecins de pouvoir travailler sans entrave, et c’est de là que vient sa connotation snob. 

James Bond et les Hipsters n’ont d’ailleurs pas arrangé les choses, eux qui l’arborent régulièrement…

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