Angel

Créé en 1992 par le nez Olivier Cresp, ce parfum est l’un des plus vendus au monde et je dois avouer que je n’ai jamais compris pourquoi… jusqu’à très récemment. 

Quand j’étais petite, je détestais les parfums trop forts, trop fleuris, trop fruités ou trop sucrés. En fait, rares étaient les parfums satisfaisant mon odorat encore trop novice en la matière. Angel faisait donc partie des jus qui me donnaient des maux de tête, à l’instar d’un Shalimar ou d’un Trésor. 

Manque de chance, Angel était le parfum de prédilection de ma soeur, dont les effluves se propageaient jusqu’à ma chambre lorsque je faisais mes devoirs…

Avec le temps, nos goûts ont bien changé. Lala a délaissé Mugler pour Chloé et moi je suis devenue une parfaite ambassadrice des maisons Yves Saint-Laurent et Gerlain. Comme quoi, rien n’est jamais définitif. On peut adorer un jour ce que l’on a pourtant toujours détesté.

Quelques flacons de Black Opium plus tard, j’ai donc redécouvert Angel par pur hasard. En faisant du tri dans mon tiroir à maquillage, j’ai trouvé un vieil échantillon renfermant quelques gouttes du précieux mélange, que j’ai soigneusement vaporisé dans ma nuque et sur mes cheveux. 

Une bombe olfactive ! Ces notes gourmandes de fruits rouges, de vanille et de patchouli … En quelques secondes, c’est toute mon enfance qui me revenait en tête. Les heures passées avec ma soeur, à refaire le monde dans la chambre de l’une ou de l’autre, les fous-rires devant les séries nulles qu’on regardait après les cours… C’est fou ce pouvoir qu’ont les parfums à faire ressurgir le passé. 

Au-delà des souvenirs que me rappelle ce parfum, je trouve l’association des senteurs assez raffinée. D’autant plus l’hiver, où on a tendance à préférer des eaux plus fortes, pleines de personnalité, qui nous lovent dans une bulle parfumée, qui nous protège et nous rend plus sûre de nous. Je comprends finalement l’engouement suscité par Angel. Et puis le flacon est une réelle oeuvre d’art. J’adore les étoiles !  En cette période de l’année on est en plein dans le thème, non ? 

Élégant, ultra-féminin, c’est définitivement le prochain parfum sur ma liste. 

Photo : Vogue Paris N°993 – Décembre 2018/Janvier 2109, Un siècle de mode, Catherine Örmen, préface de Inèse de la Fressange, éd. Larousse.